Mots-clés : Low Cost
Les deux grandes low-cost d’outre-Manche affichent l’ambition de se développer dans l’Hexagone. Une situation novatrice.
EasyJet dit vouloir doubler rapidement son activité française tandis que Ryanair se prépare à ouvrir une première ligne intérieure, Marseille-Paris, tout un symbole. Ces initiatives illustrent les innombrables innovations permises par la libéralisation des voies aériennes européennes en même temps qu’elles permettent d’entrevoir une profonde recomposition de l’industrie des transports aériens. Le combat d’arrière-garde des autorités françaises (fermement soutenues par Air France), à l’époque où la Commission européenne imposait difficilement l’ouverture du marché aérien était vain en même temps que pathétique. On s’en rend mieux compte avec le recul dont nous bénéficions aujourd’hui. Mais ce n’est pas la fin l’histoire pour autant. A trop protéger la compagnie nationale et à défaut de dirigeants capables d’assurer la croissance et la rentabilité d’AOM, Air Liberté, Air Littoral et quelques autres, faute de laisser la bride sur le cou à Britair et Régional à l’époque où elles étaient indépendantes, un monopole de fait s’est installé. Et la nature ayant horreur du vide, ce sont de tout autres nouveaux venus qui, désormais, cherche à occuper la place. Ils ont du mérite, sachant que les circonstances leur sont défavorables, voire franchement hostiles. Notamment en raison de la pénurie de créneaux de décollages et d’atterrissages soigneusement entretenue à Orly. Jusqu’à présent, aucun homme politique n’a eu l’audace de rouvrir ce dossier extravagant, enfermé dans un coffre-fort dont la clef a opportunément été perdue. Ryanair, compte tenu de son modèle économique, joue l’indifférence. Beauvais lui convient bien et ses passagers acceptent cet éloignement en échange de tarifs très attractifs. En revanche, on est en droit de s’interroger sur le choix de Marseille-Paris, sa première ligne intérieure française, Marignane-Beauvais pouvant difficilement concurrencer la liaison ferroviaire Marseille Saint-Charles/gare de Lyon (2 h 55) qui bénéficie d’un «idTGV», version SNCF de la formule low-cost. Lire la suite |