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ZAVENTEM La direction de DHL a confirmé, ce jeudi matin au cours d'une conférence de presse, sa décision d'abandonner ses projets d'extension de son hub à Bruxelles-National. "Nous sommes arrivés à un point où nous avons dû admettre qu'il n'y avait pas de soutien politique à nos projets pour Bruxelles ", a déclaré Peter Kruse, l'administrateur délégué de DHL Europe.

"Les conditions que voulaient nous imposer les différents gouvernements rendaient impossible la transformation du site de Bruxelles-National en hub intercontinental ", a poursuivi le responsable. Ce hub aurait permis la création de 1.400 emplois directs. Mais faute d'accord, ce sont finalement près de 1.700 emplois, au total, qui risquent de disparaître dès 2008 (1.350 emplois au maximum au sein de DHL et 335 chez European Air Transport), a regretté la direction de la société de courrier express.

Celle-ci restera toutefois un employeur important en Belgique, Bruxelles-National conservant ses fonctions de hub régional pour le Benelux, le nord de la France et l'ouest de l'Allemagne, ont encore assuré les responsables. Quant à la décision relative à l'implantation du futur hub intercontinental, elle sera prise "dans deux à trois semaines ", Leipzig et Vatry étant les deux options toujours en lice. "A l'heure actuelle, nous n'avons pas reçu de proposition formelle d'un autre aéroport belge ", a enfin affirmé la direction de DHL.

Réaction de la vice-Premiere ministre L'annonce de 60 pc de pertes d'emploi dès 2008 chez DHL, à l'aéroport de Bruxelles-National, est avant tout un "drame social ", mais il était impossible pour le gouvernement d'accepter "tout et n'importe quoi d'une entreprise ", a indiqué jeudi matin la vice-Première ministre Laurette Onkelinx, interrogée sur les ondes de la RTBF-La Première.

"On ne peut pas accepter tout et n'importe quoi d'une entreprise autour de laquelle on travaille depuis des mois. Et notamment qu'elle fasse fi de toutes les considérations environnementales comme celles des riverains ", a déclaré Mme Onkelinx. "Nous avions dit clairement oui à l'augmentation de l'emploi, au développement économique et à des aides en termes de terrains, mais DHL devait faire un effort en termes d'investissements pour les riverains ", a rappelé la vice-Première ministre.

Pour le gouvernement bruxellois, le ministre-président Charles Picqué met lui aussi l'accent sur le drame social. "Ce n'est pas parce qu'il y a peu de Bruxellois employés chez DHL que nous devons nous réjouir des pertes d'emploi ", a-t-il indiqué sur les ondes de la RTBF et de Bel-RTL.

Quant au ministre-président du gouvernement flamand, Yves Leterme, il a dit vouloir déployer dans les jours à venir "des plans et des mesures concrètes pour fortifier le rôle de Zaventem ". Au sujet des tensions qu'il avait rencontrées mercredi avec les syndicats après qu'il eut annoncé qu'il y avait d'autres perspectives que DHL à Bruxelles-National, Yves Leterme a dit être "convaincu depuis quelques jours déjà que DHL avait pris sa décision. Il fallait dire la vérité aux gens ", a-t-il souligné.

Premières manifestations Après avoir manifesté à l'intérieur de l'aéroport de Bruxelles-National, plusieurs centaines de travailleurs de DHL ont bloqué pendant de longues dizaines de minutes, dans la nuit de mercredi à jeudi, un pont important à la sortie de la zone aéroportuaire.

Le personnel de la société de courrier express entendait ainsi manifester sa colère après l'annonce de la suppression, dès 2008, de quelque 1.200 emplois sur 2.000 à Bruxelles. "Nous voulons donner un signal à DHL et surtout aux différents gouvernements", expliquaient plusieurs manifestants. Selon différentes sources, le travail devrait toutefois reprendre dès jeudi matin.