Alors que la Belgique se relève à peine de la récente crise financière et ses conséquences économiques, developpementdurable.be revient ce mois-ci sur le lien entre monnaies et durabilité.
Afin de réorienter le monde de la finance pour y intégrer plus de durabilité, différents outils existent. L'investissement socialement responsable (ISR) permet ainsi d'intégrer des critères autres que financiers dans les décisions d'investissement. Un type d'investissement qui - en témoignent les récents résultats de la banque Triodos - peut s'avérer judicieux en période de crise financière et économique.
La nature de la monnaie échangée peut également influer. Utilisées en parallèle de la monnaie officielle, les monnaies complémentaires et locales tentent ainsi d'apporter des réponses concrètes et durables aux disfonctionnements de l'économie mondiale mais également aux enjeux sociaux et environnementaux. Défendues par Bernard Lietaer, professeur d'université à Berkeley et architecte monétaire, ces monnaies démontrent que la coexistence de systèmes d'échange permet à l'économie de mieux résister aux aléas. Plusieurs exemples de monnaies complémentaires et locales, du Japon au Limbourg, méritent qu'on s'attarde sur ces mécanismes inspirés par les écosystèmes.
Dans le domaine social, les Systèmes d'Echange Locaux (SEL) ou les RES (réseaux d'échange et de savoir) permettent de favoriser les échanges de services entre les participants, renforçant de ce fait aussi souvent leurs liens sociaux. Ces nouvelles formes de monnaies peuvent également servir les intérêts économiques d'entreprises mises en réseau, tel le système WIR qui, en Suisse, permet de renforcer la résilience de l'économie locale.
Au chapitre de la biodiversité, nous vous proposons ce mois-ci de porter un regard sur l'agriculture urbaine dont le redéploiement actuel partage certainement des ambitions communes avec les systèmes d'échange alternatifs. Les potagers collectifs et individuels créent en effet de nouveaux liens sociaux au sein des espaces urbains et contribuent à la protection de la biodiversité dont dépend la capacité d'adaptation des systèmes humains face aux changements tant environnementaux que socioéconomiques.
Récurrents dans cette newsletter, les réseaux se déclinent également en « smart grids », ou réseaux intelligents, une technologie indispensable pour que l'Europe atteigne ses objectifs en matière d'énergies renouvelables.
Qu'ils portent sur les valeurs monétaires, les savoir-faire ou l'énergie, les systèmes d'échanges questionnent ainsi l'ensemble des acteurs par rapport à leur capacité à se mettre en réseau. Un sujet vaste qui reviendra certainement nourrir prochainement l'actualité de developpementdurable.be.
Bonne lecture,
La rédaction