Mots-clés : Aéroport, Réchauffement climatique, Emploi
Le document suggère la construction d'ici à 2020 d'une piste de 2.200 mètres. A pleine capacité, l'aéroport pourrait absorber un peu plus de 700.000 mouvements d'avions par an contre 480.000 actuellement, avec, espère le gouvernement, un impact environnemental nul grâce à la disparition progressive des vieux appareils remplacés par des nouveaux moins polluants. Entretemps, la capacité pourrait être portée à 540.000 mouvements par une utilisation alternée des deux pistes existantes, qui servent actuellement soit aux décollages, soit aux atterrissages.
La construction d'une nouvelle piste aboutirait à l'expropriation de 700 familles, dont le village entier de Sipson.
Quelques extraits:
La ministre des Transports Ruth Kelly a souligné dans un communiqué "qu'Heathrow fait travailler 170.000 personnes, soutient des milliards de livres d'exportations britanniques, que c'est la principale porte d'entrée vers l'économie mondiale, mais que l'aéroport opère depuis trop longtemps presque à pleine capacité, aboutissant à ce que des problèmes relativement mineurs causent des retards importants aux passagers".
Edward Lister, porte-parole des associations locales, a remarqué que l'extension "ferait sûrement les affaires de l'entreprise propriétaire d'Heathrow (BAA, filiale de l'espagnol Ferrovial) mais pas celle des deux millions de voisins qui paieront le prix écologique".
Le maire de Londres Ken Livingstone et les différentes associations écologistes, Amis de la Terre, WWF, Greenpeace, se sont interrogés sur le sérieux de l'engagement pris cette semaine par le Premier ministre Gordon Brown en faveur de la lutte contre le changement climatique, et prôné un développement du rail pour réduire le nombre de vols moyen-courriers.
Le patron de British Airways Willie Walsh a considéré qu'il n'y aurait "pas plus de dioxyde de carbone dans l'atmosphère" avec une troisième piste, les compagnies adhérant bientôt aux programmes d'échanges de crédits d'émission.
Les syndicats ont remarqué qu'il fallait "un débat équilibré" sur la question, à commencer que le plus gros d'entre eux Unite, tout en soulignant "que l'avenir d'Heathrow est essentiel alors que l'aviation fait vivre 500.000 emplois dans le pays", comme l'a fait la confédération TUC.
Si on lit ces données sur Heathrow, on se rend compte que Zaventem est dans une situation similaire. On peut en déduire qu'une troisième piste est aussi nécessaire pour soutenir la croissance de trafic envisagée. Cela explique l'extrême nervosité quant au retour de la 02/20 à son statut de piste de secours. Landuyt ou pas, il faut s'attendre à une augmentation significative des nuisances . Tant pis pour les gens!
Le discours de Sarkozy en Chine est clair: il s'inquiète des conditions de concurrence pour les industriels européens contraints de se plier à une politique de quotas d'émission. Que le commerce aérien puisse augmenter ses émissions sans contrainte met le transport aérien dans le même sac nauséabond que les Chinois; ils concurrencent les autres moyens de transport de manière tout à fait déloyale!
Et bien entendu, on revient encore un fois avec l'argument de l'emploi, tout à fait spécieux dans la bouche des financiers qui n'hésitent pas à licencier en masse quand cela les arrange. On peut construire un terminal idiot à Brussels mais pas remettre en marche un Haut-Fourneau. Il y a apparemment deux sortes d'emploi: les bons réservés aux profiteurs aériens et les mauvais appliqués aux industriels soumis à la règle commune ou soucieux d'empreinte écologique.
Espérons que Sarkozy soit cohérent et puisse agir au niveau européen pour modifier radicalement le laxisme actuel.