Mots-clés : Copenhague en décembre, Réchauffement climatique
D'après un rapport publié par des scientifiques spécialisés sur  le climat dans la revue Nature, les engagements concernant la réduction des  émissions de carbone convenus en décembre 2009 dans le cadre de l'Accord de  Copenhague ne suffiront pas à limiter les niveaux du réchauffement planétaire à  2° C. En revanche, nous assisterons probablement à une augmentation moyenne de  la température mondiale de plus de 3° C au cours de ce siècle. 
Cette  analyse a été menée par des chercheurs de l'institut de recherche sur les  impacts du climat de Potsdam (PIK), de la société Climate Analytics spécialisée  dans l'évaluation du changement climatique (tous deux basés en Allemagne), et de  l'entreprise néerlandaise Ecofys spécialisée dans les énergies renouvelables.  
«Il est surprenant que ces engagements soient si peu ambitieux»,  écrivent les scientifiques, faisant allusion aux différences entre les objectifs  de l'Accord de Copenhague visant à maintenir le réchauffement planétaire en  dessous de 2° C, et ce à quoi les engagements de nombreux pays à réduire leurs  émissions parviendront réellement. 
Le rapport explique que les objectifs  visés par de nombreux pays se traduiront par une augmentation annuelle des  émissions de gaz à effet de serre de 10 à 20% au-delà des niveaux actuels, pour  atteindre un total de 47,9 à 53,6 Gt de CO2 (gigatonnes de dioxyde de carbone)  en 2020. Il y a donc 50% de chances que les niveaux de réchauffement planétaire  dépassent la limite des 2° C d'ici la fin du siècle. 
Les auteurs font  remarquer que les réductions d'émissions reflèteront les scénarios les moins  ambitieux des engagements des pays dans ce domaine. «Dans le pire des cas, nous  pourrions atteindre des quotas d'émissions supérieurs aux estimations», explique  l'auteur principal du rapport, Joeri Rogelj du PIK. 
L'équipe a analysé  les diverses failles de l'accord de Copenhague, et notamment le domaine  controversé des quotas excédentaires permettant à un pays d'emmagasiner des  quotas d'émissions excédentaires pour les utiliser plus tard s'il parvient à  maintenir ses émissions en-dessous des taux annoncés dans le protocole de Kyoto.  
«Dans le protocole de Kyoto, les objectifs de certains pays étaient si  insignifiants qu'un grand nombre de quotas excédentaires ont été et seront  générés au cours de la période 2008-2012, même sans aucun effort en terme de  politique environnementale», expliquent les auteurs. Ils ajoutent que les pays  auront davantage recours à ces quotas «car il est probable qu'aucune mesure  profitable ne sera recherchée». 
Les chercheurs ont rassemblé leurs  données sur les engagements de réduction d'émissions soumises par les pays de  l'accord de Copenhague. Pour les pays n'ayant fixé aucun objectif, les  chercheurs ont utilisé les objectifs de réduction annoncés antérieurement. Ils  ont également utilisé le scénario dans lequel les habitudes restent inchangées  pour les pays n'ayant pas signé l'accord. 
Toutes ces données ont été  introduites dans un modèle combiné de cycle de carbone et réchauffement  climatique et les résultats ont montré que selon les niveaux établis, le  réchauffement pourrait dépasser les 3° C au début du siècle prochain.  
Évoquant les prévisions du modèle climatique, le co-auteur de l'étude,  le Dr Malte Meinshausen du PIK déclarait: «Des émissions de CO2 atteignant les  48 Gt en 2020 ne permettront pas d'atteindre l'objectif de 2° C; c'est un peu  comme si l'on courait vers une falaise en espérant s'arrêter juste avant de  tomber.» 
Dans le cadre de l'accord de Copenhague, 76 pays (responsables  de 80% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde) se sont engagés à  réduire leurs émissions d'ici 2020. Les deux seuls pays s'étant engagé à réduire  leurs émissions afin de parvenir à l'objectif de 2° C sont le Japon et la  Norvège. 
Les États-Unis ont soumis un taux de 17% inférieur aux taux de  2005 pour 2020, ce qui équivaut à seulement 3% en dessous des taux de 1990,  alors que les estimations préconisent des réductions de 25 à 40% dans les pays  développés. L'objectif de la Chine correspond au scénario où les habitudes  restent inchangées, et celui de l'UE prévoit une réduction de 20 à 30% de ses  émissions.
Pour de plus amples informations, consulter: 
Revue  Nature : 
http://www.nature.com/revue nature  /ncb/index.html 
Potsdam Institute for Climate Impact Research (PIK):  
http://www.pik-potsdam.de/  
Ecofys: 
http://www.ecofys.com/  
Climate Analytics: 
http://www.climateanalytics.org/
 
 
      