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Attention! Les médicaments antigrippaux néfastes pour l'environnement

Par L'informateur • Pollution, chimie et substances nocives • Jeudi 10/03/2011 • 0 commentaires • Version imprimable

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[ - Date: 2011-03-03]

Nombre des médicaments utilisés pour prévenir ou traiter la grippe restent actifs lorsqu'ils pénètrent les systèmes d'eaux usées, et dans le cas d'une épidémie, d'énormes quantités de ces substances se dirigeraient vers les stations d'épuration des eaux usées. La question est de savoir si les centrales pourront y résister. Une équipe internationale de chercheurs, partiellement financés par l'UE, a décidé de trouver une réponse.

L'étude, qui analysait les risques écotoxicologiques de la réponse médicale à une épidémie de grippe hypothétique, a reçu un soutien de l'UE de trois projets: DYNANETS («Computing real-world phenomena with dynamically changing complex networks»), EPIFOR («Complexity and predictability of epidemics: toward a computational infrastructure for epidemic forecasts») et EPIWORK («Developing the framework for an epidemic forecast infrastructure»).

Lors de l'épidémie de grippe H1N1 de 2009, la communauté de la santé publique a étroitement suivi sa progression et a tenté de mitiger son impact sur la société. Cependant, on s'est très peu penché sur l'impact sur l'environnement que pourraient avoir les stratégies médicales contre la pandémie. Dans cette étude, des chercheurs ont étudié les quantités d'antiviraux et d'antibiotiques qui se retrouveraient dans nos eaux usées.

Les antiviraux sont utilisés dans la prévention et le traitement de la grippe, et les antibiotiques sont prescrits pour éviter les infections bactériennes secondaires telles que la pneumonie. Néanmoins, nos organismes n'absorbent pas la totalité de ces substances. Notre système élimine une grande partie de ces médicaments, libérant ainsi directement un cocktail de substances biologiquement actives dans le cours d'eau le plus proche. Dans le cas d'une pandémie, le mince filet de ce cocktail peut se transformer en véritable torrent.

Pour évaluer le risque posé en termes d'approvisionnement en eau, l'équipe a associé un modèle informatique simulant les quantités de médicaments devant être consommées au cours d'une pandémie de grippe d'une gravité variable à un modèle de qualité de l'eau pour le bassin versant de la Tamise, au Royaume-Uni. Ainsi, les chercheurs ont pu prédire les quantités de substances qui se retrouveraient dans les eaux usées. Un autre modèle a été utilisé pour évaluer les effets potentiels des cours d'eau et les stations d'épuration des eaux usées de la région.

Des concentrations élevées d'antiviraux et d'antibiotiques pourraient affecter les micro-organismes utilisés dans les stations d'épuration pour éliminer les nutriments non désirés des eaux usées, en inhibant leur croissance et en réduisant l'efficacité de la station. En théorie, les eaux usées insuffisamment traitées pourraient pénétrer les cours d'eau récepteurs. Et, selon l'ampleur du problème, cela pourrait avoir d'importantes conséquences sur la qualité de l'eau potable et sur l'environnement, telles que l'eutrophisation ou la perte de vie aquatique.

Les résultats de l'équipe, publiés dans la revue Environmental Health Perspectives, indiquent que les implications écotoxicologiques d'une pandémie bénigne seraient négligeables. Une épidémie modérée ou grave pourrait poser, quant à elle, d'importants problèmes environnementaux. Les projections de l'équipe indique que le seuil d'inhibition de croissance microbienne serait dépassé pour les stations d'épuration du bassin versant de la Tamise, affectant ainsi la qualité de l'eau de 5 à 40% du fleuve.

L'auteur principal, Andrew Singer du Centre for Ecology & Hydrology au Royaume-Uni, met en avant une seconde considération: «La libération étendue potentielle d'antiviraux et d'antibiotiques dans l'environnement pourrait accélérer le développement de pathogènes résistants avec des implications sur la santé humaine pendant et probablement après la fin officielle de la pandémie.»

Cela dit, le Dr Singer insiste sur l'importance de réaliser des recherches supplémentaires. «Nous devons mieux comprendre l'écotoxicité des stations d'épuration des eaux usées avant de pouvoir évaluer de manière fiable les catastrophes engendrées par des stratégies médicales contre la pandémie de grippe», ajoute-il.

Dans le cas d'une pandémie, les vaccins contre la grippe pourraient considérablement réduire les risques sur la santé et la charge potentielle pour la société; ils limiteraient également tout dégât sur l'environnement. «[...] la production et la distribution de vaccins pré-épidémiques et épidémiques pourraient réellement atténuer tous les problèmes environnementaux et sanitaires mentionnés dans notre article, avec l'avantage considérable de réduire la mortalité et la morbidité de la population britannique. Il s'agit probablement de l'enjeu le plus grand pour la société», commente le Dr Singer, «mais de nombreux bénéfices en découlent».

DYNANETS, EPIFOR et EPIWORK ont reçu respectivement 2,8 millions, 684 000 euros et 4,9 millions d'euros de financement au titre du septième programme-cadre de l'UE (7e PC). La contribution de l'UE aux projets DYNANETS et EPIWORK s'inscrit dans le cadre d'un soutien à la recherche associé aux technologies de l'information et de la communication (TIC). Le financement d'EPIFOR provient d'une subvention de démarrage pour chercheurs indépendants du CER (Conseil européen de la recherche) au titre du programme «Idées» du 7e PC.

Des chercheurs de l'université d'Indiana (États-Unis), de l'Institut d'échange scientifique (Italie), de l'université de Sheffield (Royaume-Uni) et d'Utrecht (Pays-Bas) participaient également à l'étude.

Pour de plus amples informations, consulter:

Centre for Ecology & Hydrology (CEH):
http://www.ceh.ac.uk

Pour lire l'article dans Environmental Health Perspectives, cliquer: ici:

Projet DYNANETS:
http://www.dynanets.org/

Projet EPIFOR:
http://www.epifor.eu/

EPIWORK:
http://www.epiwork.eu/