Mots-clés : Inter-Environnement Wallonie, Environnement et énergie
L’ONDRAF (Organisme national des déchets radioactifs et des matières fissiles enrichies) cherche à obtenir du gouvernement fédéral une décision de principe à propos du stockage de déchets hautement radioactifs. Une décision qui pourrait alors se révéler décisive pour les prochaines décennies. Le projet de l’ONDRAF met largement l’accent sur l’enfouissement définitif en profondeur des déchets radioactifs dans des couches argileuses et conditionnés dans des containers d’acier.
L’ONDRAF évoque l’argile de Boom comme l’option phare pour le stockage souterrain sans préciser davantage quelles communes seraient alors concernées. Des alternatives comme un stockage prolongé en surface sont à peine étudiées. Le forcing pour imposer l’option de stockage en profondeur impliquerait qu’aucune inspection permanente ne pourrait plus être réalisée. Ce qui aurait pour conséquence que les containers contenant les déchets hautement radioactifs ne pourraient plus être contrôlés ou récupérés. « Avec ce plan, l’ONDRAF cherche à obtenir l’aval pour un mode de stockage qui n’est pas contrôlable et qui comporte des risques inacceptables », commente Eloi Glorieux, responsable de la campagne Energie/Nucléaire de Greenpeace. « Ces déchets conservent leur radioactivité pendant des centaines de milliers d’années. Ce laps de temps est bien plus long que l’ensemble de l’histoire de l’humanité... » Un suivi permanent de cet héritage radioactif est donc nécessaire et tout enfouissement définitif est à exclure. S« i – dans le futur – on trouvait enfin une solution pour neutraliser ces déchets dangereux, ils ne seraiient alors plus accessibles. Plutôt que de résoudre un problème, l’enfouissement en profondeur en engendre un pour les siècles à venir... »
200 mètres de profondeur et 100 mètres d’épaisseur
Le plan déchets de l’ONDRAF ne précise pas quelles seraient les localisations possibles pour l’enfouissement en profondeur des déchets nucléaires. L’organisme affirme – dans cette phase de prise de décision – ne pas être à la recherche d’un site géologique. Or, si le projet de plan Déchets devait être approuvé, seules quelques zones en Belgique pourraient être concernées. En effet, seules une vingtaine de communes présentent la double caractéristique nécessaire à un dépot géologique, à savoir un sous-sol composé d’argile de Boom d’une profondeur de 200 mètres minimum et d’une épaisseur minimale de 100 mètres. Greenpeace a établi une carté situant ces communes. « L’ONDRAF n’aborde pas pour l’instant la question de la localisation des sites d’enfouissement. Or, l’examen des couches géologiques belges ne laisse aucun doute sur les communes éligibles. Si le plan Déchets est approuvé, le nord de la Campine devra de manière irrévocable se transformer en complexe nucléaire souterrain. »
Les centrales nucléaires à la base du problème
Greenpeace invite la population et les autorités à exprimer leurs objections quant à ce scénario dangereux et à exiger que le plan Déchets soit associé à un traitement du problème à la source : la fermeture des centrales nucléaires. Ce sont, en effet, ces centrales qui sont principalement à la base de la production de déchets nucléaires. Les énergies renouvelables ne produisent pas de déchets nucléaires et ne mettent pas les générations futures en danger. Quant aux déchets nucléaires existants. Ils doivent être entreposés de manière contrôlables et récupérables afin de pouvoir être traités si une solution sûre devait être trouvée. La consultation publique sur le plan Déchets de l’ONDRAF se poursuit jusqu’au 6 septembre. Greenpeace fera formellement état de ses objections et invite la population a en faire autant. Un argumentaire peut être consulté sur son site, une page spéciale est prévue à cet effet.
Des informations relatives à cette consultation et une lettre de réponse type sont également disponibles ici.