Mots-clés : Circulation automobile
Source : Les humeurs de Trop de Bruit
Avec mes excuses anticipées à P., motard si peu repenti et aux patrouilleurs de T.S.
Cela déconne au Touring Club. Ils se sont donnés comme objectifs de lâcher les fauves ou quoi. Il faut sans doute que les automobilistes cravachent leurs chevaux vapeurs, que les frustrés de la route puissent « jouir » de la puissance de leur moteur à défaut d'autres choses.
Touring plaide pour le 130 km/h sur autoroute et lit-on dans la presse « Selon l'association, diminuer le nombre de victimes sur les routes ne peut être atteint seulement en augmentant les contrôles et en réprimant davantage. » Purée de bois, sont-ils sains d'esprit dans cette association? Je commence à me demander si je ne vais pas résilier mon affiliation à Touring Secours.
A croire que certains, et d'ailleurs pas seulement chez Touring,...
J'ai 40 ans de conduite derrière moi, 25000km par an. J'ai eu 4 accidents graves, tous au début. La cause en était le manque d'expérience. Pourtant j'ai roulé vite, très vite même, parfois avec des niveaux d'alcool élevés. La cause en était essentiellement les contraintes professionnelles qui imposaient des horaires chargés mais impliquaient des repas d'affaire.
J'ai cotoyé des dizaines de personnes dans le même cas.
Ma conclusion: "Ceux qui ont des accidents sont ceux qui ont des accidents".
Cela veut simplement dire que le risque est infiniment plus élevé pour certaines personnes que pour la grande majorité. Par exemple, la plupart des gens qui ont bu un peu de vin vont conduire avec une extrême prudence; bien sûr une faute due à l'inattention peut s'avérer coupable, mais pour ces gens-là c'est très improbable. Par contre, certaines personnes, et j'en ai connu, s'ils ont une attitude acceptable à jeun se prennent pour Dieu le Père dès que leurs inhibitions sont rangées dans leur cerveau embrumé et ont des accidents à répétition; les comptes rendus de tribunaux sont pleins de tels individus.
Attaquer systématiquement l'ensemble des conducteurs n'est pas la solution et d'ailleurs les chiffres, partout en Europe le montrent: quelle que soit l'action entreprise, les chiffres ne descendent pas.
La seule solution, c'est d'identifier les conducteurs mortifères et de les retirer de la circulation. Le permis à points est une des façons d'adresser le problème, mais une politique systématique de confiscation de véhicule impliqué dans un accident provoqué par une faute de conduite serait assez efficace.
Evidemment, on peut demander pourquoi on ne le fait pas. Pourquoi n'introduit pas le permis à points en Belgique, alors que c'est une mesure assez facile et qui a fait ses preuves? La réponse est assez simple: ceux qui ont des accidents se retrouvent dans toutes les classes de la société, et notamment dans la nomenklatura. Ici, les conséquences en sont souvent plus dramatiques par l'emploi plus fréquent de véhicules puissants, beaucoup plus mortifères que les petites cylindrées. De plus, ils se foutent de la plupart des sanctions qu'ils peuvent recevoir et paient leur amende sans que cela les prive d'un quelconque séjour aux Antilles;
Bien sûr, on peut considérer qu'il est délicat de "priver de son instrument de travail" un médecin qui a tué deux jeunes à quatre heures du matin et n'a pas jugé bon de s'arrêter pour leur porter secours. Mais alors, faut-il emmerder deux millions de conducteurs sérieux qui font tout leur possible pour agir en bon père de famille ? Ils sont plus souvent qu'à leur tour les victimes des mêmes conducteurs mortifères, que le sous-ministre Schouppe ne semble pas voir et en plus doivent subir une avalanche de réglementations dont l'ineptie est flagrante, comme la limitation à 30km des voiries d'école, quels que soient l'heure et le jour!
Assez de mots, assez de contrôles inutiles, agissons là ou le bat blesse et en première priorité, retirons du champ de quilles les comportements à risque, quel que soit leur niveau social.