Source : Lalibre.be - Comprendre c'est déjà agir
Le constructeur automobile japonais Nissan a dévoilé dimanche son premier modèle de voiture entièrement électrique, la "Leaf", première réalisation concrète de sa nouvelle stratégie axée sur le développement de véhicules à zéro émission polluante [..]
Cette stratégie, qui à première vue semble avoir beaucoup de qualités, implique la mise sur le marché d'énormes volumes de batteries "lithium" sans commune mesure avec ce que nous connaissons aujourd'hui. Quelqu'un a-t-il connaissance de l'empreinte écologique de ces batteries chimiques? La matière première existe-t-elle en quantité suffisante que nous ne remplacions pas la dépendance au pétrole par une autre dépendance? Citation:"La demande ayant explosé, notamment pour la production de batteries en lithium-ion pour le marché de l'informatique et de la téléphonie, le prix du lithium est passé d'environ 350 dollars la tonne en 2003 à près de 3000 dollars en 2008". Une telle sensibilité à l'utilisation pose problème car le marché des portables n'est pas prêt de se contracter non plus!
Bien sûr la production va augmenter avec le besoin, car le lithium n'est pas rare, mais on parle ici d'un changement d'échelle, c'est-à-dire plusieurs dizaines de fois en quelques années. Est-on sûr de pouvoir y faire face et à quel prix , financier et écologique?
C'était un énorme avantage de l'hydrogène que de pouvoir stocker l'électricité sans les défauts des batteries chimiques. pourquoi l'abandonne-t-on ? Est-ce la disponibilité du platine? Même si les voitures particulières sont peu susceptibles d'utiliser cette technique, par contre les camions et le tranport par eau pourraient l'utiliser sans aucune difficulté.
Il existe d'autres formes de stockage de l'électricité qui n'ont pas les défauts des batteries chimiques ou de l'hydrogène. Ainsi l'air comprimé, déjà utilisé au 19ème siècle, mais dont on persiste à critiquer le "rendement", ce qui est un faux débat, si on le produit à partir du solaire par example. Il y aussi les batteries à gyroscope, qui ont été essayées dans le passé notamment sur les gyrobus à Leopoldville. Aujourd'hui, on peut fabriquer de telles batteries beaucoup plus compactes, beaucoup plus rapides (20000 t/m) et qui tournent sans frottement; le prix en est sensiblement plus élevé mais elles ne souffrent d'aucune autre critique. Comme toute technologie, le prix ne dépend que de la volonté des industriels qui la fabriquent (et du marché qui leur est ouvert).
Il est probable que l'avenir va être le tout électrique. Sur papier, cela a du sens mais pour cela, allons-nous construire des dizaines de centrales nucléaires? Allons nous remplacer la problématique du pétrole par celle du lithium? Allons-nous nous lancer un tel "paradigm shift" en utilisant des moyens colossaux, mais sans en apprécier ni en évaluer les défauts?
Nous savons que toute modification de comportement d'une société globale sans étude d'incidence peut avoir des conséquences gravissimes, comme l'a montré l'amiante et comme le montre aujoud'hui l'avion low-cost.